Croiser les arts de la rue et les arts numériques.
Descriptif
Il s’agit d’installer dans l’espace public une
oeuvre numérique qui crée un espace d’immersion
dans lequel le mouvement des corps et les relations entre les personnes
génèrent une composition graphique et musicale en temps
réel. Ce dispositif nocturne permet de créer un espace
de danse interactif ouvert au public qui tente de rendre visible
la qualité des interactions sociales.
Le dispositif scénographique (un kiosque muni d’une
perche montant à 6 m de haut) permet d’identifier et
de repérer dans un espace de 50 m2 la position et le mouvement
des corps à l’aide d’une caméra infrarouge.
L’image projetée sur un mur horizontal représente
des particules vivantes attirées par la présence des
corps et qui s’organisent en fonction des relations entre les
personnes. Les particules créent des cordes visibles entre
les corps qui produisent des sonorités harmoniques, rythmiques
et musicales.
Une autre image projetée au sol par le vidéo projecteur
installé sur la perche réagit au déplacement
des corps et représente une surface liquide modifiée
par le passage du public (une trace éphémère).
Les sonorités sont une conséquence de la présence
et des frottements des corps dans cet espace.
L'art vivant
Le groupe artistique, réuni autour d’un projet de création,
explore différentes formes d’échanges entre les
individus, développe l’écoute réciproque,
la synchronisation et la mise en commun de connaissances complémentaires.
C’est à travers le jeu des corps, la comédie
ou le drame, la danse ou le théâtre et plus globalement à travers
le rituel que des modèles relationnels s’élaborent.
Mimesis du mouvement, écoute musicale, les membres d’un
même groupe au moment de la représentation vivent une
expérience relationnelle fondée sur l’écoute
de l’autre. À ce titre l’art vivant peut constituer à petite échelle
un modèle comportemental des relations humaines et des sentiments.
A contrario, l’anonymat dans la masse, l’indifférenciation,
l’absence de considération de la présence de
l’autre dans les espaces urbains, la perte du lien social sont
autant de signes du retour de la violence et du non-sens. L’absence
de considération de l’autre mène alors au rejet, à l’expulsion
radicale et à la guerre.
C’est dans ce contexte social que la culture travaille à tisser
dans les villes de nouveaux liens entre les citoyens et à envisager
de nouvelles formes de l’action artistique et de la participation
collective. Ici les danseurs réalisent, dans l’espace
public, une performance de danse contact autour de la relation amoureuse
et du désir. Le moment de la représentation permet
de partager avec le public des émotions portées par
le spectacle vivant et de mettre en situation la qualité des
relations entre les acteurs.
L'espace urbain
Les arts de la rue ont modifié l’utilisation de l’espace
de représentation, les formes de la participation du public
et plus généralement ont introduit un imaginaire poétique
dans l’espace urbain. La ville qui peut être vécu
comme un espace d’insécurité se transforme alors
comme le lieu d’émotions différentes provoquées
par les artistes. La représentation épouse les contours
du réel et dessine en surimpression une autre histoire porteuse
d’interrogations, de significations, de rires. La sortie hors
des lieux de la représentation théâtrale permet
de toucher un public diversifié qui peut vivre différemment
la déambulation dans l’espace public. Les arts de la
rue provoquent donc une transformation temporaire des façons
dont nous percevons la ville et ses habitants. Ils inscrivent les
artistes et le spectacle vivant dans un projet de re-fondation d’une
culture commune et populaire. La ligne de démarcation entre
le réel et l’imaginaire est le fil conducteur d’une
nouvelle poétique du récit dans lequel réalisme
et utopie peuvent se côtoyer. Alors nous serrons au plus prés
nos propres illusions afin d’élaborer un projet artistique émouvant,
sincère, candide et à la fois distancié, lucide
et ironique.
L'art numérique
L’émergence de la culture multimédia est liée
actuellement au développement de l’ordinateur familial
et du réseau Internet. L’utilisation de l’ordinateur
dans la création artistique tend à rendre autonome
la réaction de l’œuvre à l’action
de l’utilisateur. C’est alors le public qui agit sur
l’œuvre et l’œuvre qui agit sur le public.
Cette interaction est rendue possible par la capacité du programme à produire
une réponse spécifique à l’action du public
ou de l’environnement. Les œuvres dites comportementales
et interactives vont réagir au comportement du public et produire
des réponses dont la forme et le contenu varient suivant les
artistes, production musicale, graphique, odorante et même
cinétique. Ici le corps du public devient l’actionneur
de ce programme. L’installation peut donc permettre au public
de jouer avec le dispositif et d’être acteur dans un
espace scénographique commun définit par l’artiste.
La programmation informatique permet de simuler le comportement physique
de particules élémentaires soumises à l’attraction
des corps en mouvement. Les particules suivent et simulent les forces
d’attractions électromagnétiques entre les personnes.
Le jeu entre ces forces et les mouvements des corps dans l’espace
de sensibilité suffit à donner le sentiment de la vie.
L’artifice engendre du vivant et renforce dans l’espace
public les liens et les échanges entre les personnes.
Le
Hublot, centre de création multimédia
16
rue de Roquebillière 06 NICE
06
16 60 03 48