L’équipe du Hublot poursuit ses événements en ligne dans l’espace social VR (virtuel.lehublot.net) et pour cette 2ème controverse numérique et virtuelle, deux invités se sont confrontés : d’une part, Henri Busquet de la Ligue des Droits de l’Homme qui alerte sur la surveillance des populations via le numérique et d’autre part, Arnaud Baechler, enseignant à l’usage des réseaux sociaux, qui parle davantage de traçage numérique pour vendre et cibler les acheteurs potentiels, donc utilisé à des fins commerciales.

Voici le montage du déroulé de la soirée :

Il n’en reste pas moins que les habitants du quartier du 109 (dont les avis ont été recueillis par les web reporters de Ligne16), sont sensibilisés au problème. Les web reporters leur ont aussi demandé : « Est-ce qu’il faut alors supprimer le numérique ? ». Tous répondent : « On ne peut pas retourner en arrière ! ».

A nous donc, d’être plus responsables et de ne pas mettre notre vie privée sur la toile.

 

Controverse Contre & Pour

Selon Henri Busquet, il faut inverser la question : Notre vie privée peut-elle être protégée par le numérique ?

Par numérique, il entend l’ensemble des réseaux sociaux, les messageries, sms, et surtout les objets connectés et les télévisions connectées.

Selon lui, nous ne pouvons pas supprimer nos traces dans nos navigations et toutes ces datas connectées permettent de créer un profil de la personne. Ces métadonnées sont conservées en théorie, deux ans et peuvent être utilisées non seulement par des personnes malintentionnées, par des entreprises pour mieux vous cibler afin que vous passiez à l’acte d’achat, mais aussi parfois par des États. Il est donc très simple de connaître notre position religieuse, politique… En conclusion, les données ne sont pas protégées.

Les GAFAM (Google Amazone Facebook Apple Microsoft) sont des entreprises commerciales, qui sont les plus riches de la planète. Ils tracent notre comportement et l’analyse à des fins commerciales. C’est dangereux aussi car cela nous enferme dans des communautés qui pensent comme nous. Ces grosses entreprises privées sont les seules juges aujourd’hui pour censurer un contenu, sans avoir affaire à un pouvoir judiciaire.

Henri nous parle aussi du projet Safe City, mené par Thales à Nice avec la reconnaissance faciale, à titre expérimental.

Pour conclure, il nous explique que les GAFAM ont tout compris, et jouent sur le fait que nous, humains, nous allons vers ce qui est le plus facile. On peut se protéger, mais il faut alors faire un « régime drastique», installer des applications de messagerie plus sécurisées, utiliser des VPN, supprimer les cookies, …

Arnaud Baechler est d’accord avec le fait que nous ne pouvons pas protéger nos vies privées, mais il attire l’attention sur le fait que cela permet aussi à un grand nombre de personnes d’être populaires, connus, voire devenir une star. Il est intéressant de s’en servir pour se faire connaître. Il prend l’exemple de Youtube qui a permis à un grand nombre d’artistes d’obtenir une reconnaissance.

Il ajoute que c’est à nous d’être responsable et de faire attention à ce que l’on publie sur Internet.

On peut donc à son niveau se protéger un peu : donner moins de nous, réfléchir avant de liker quelque chose, ne pas se taguer soi-même et encore moins les autres…

Nassime, web reporter de Ligne 16 intervient pour poser une question : Nous constatons que nos vies privées ne sont pas protégées, alors qu’est ce qu’il faut faire pour ne pas être inquiété ?

Pour Arnaud, il ne faut pas être paranoïaque. On donne des données qui sont utilisées pour nous apprendre par cœur afin de vendre plus ; Il ajoute que pour certaines données comme celles de la santé, cela peut se retourner contre nous en étant disqualifié dans un recrutement par exemple. Mais pour tout le reste, il faut juste être responsable, on veut nous vendre quelque chose.

Pour Henry, en écoutant toutes les informations, en analysant avec les ordinateurs très puissants, on peut mettre à mal des organisations de citoyens qui veulent manifester ; C’est un autre volet. C’est le volet politique. Il avoue qu’il est devenu davantage paranoïaque et a opté par exemple, pour une messagerie payante davantage cryptée. Il conseille une désescalade notamment des réseaux sociaux. Il faut commencer à penser à se limiter, nous dit-il.

Alors Arnaud rappelle quand même que Facebook est aussi un outil magnifique pour rassembler et mobiliser autour d’une cause. Il prend l’exemple du succès des Gilets Jaunes : « Sans facebook, pas de gilets jaunes ». Comment les grands combats peuvent avancer sans les réseaux sociaux ?

Enfin, les avatars en virtuel sont intervenus dans le débat et ont posé des questions comme : Est ce qu’il faut mieux être fliqué par l’État ? Pourquoi est-ce qu’on est fliqué ?

Ne dit-on pas que Facebook a emmagasiné plus de données sur les populations comme jamais aucun gouvernement ne l’a fait jusqu’à présent.

Le conseil est de rester vigilant et de donner le minimum d’informations sur nos vies personnelles.

 

A la suite du débat, Hamou, notre chef cuisine, a pu nous parler de la recette « hamburger maison », puis Afroman (DJ) et Katia Vonna Beltran (VJ), ont pu nous proposer une performance.

La prochaine controverse sera : Le numérique, ami de l’environnement ? Elle a lieu le vendredi 29 mars à 19H sur virtuel.lehublot.net avec 2 invités : Amélie Payen de Shilakong & Mario Mulé d’Apis Mellifera. Des étudiants du pôle Arts du spectacle travaillent une performance autour de la marionnette, accompagnés par le Théâtre de la Massue d’Ezequiel Garcia-Romeu. Elle aura lieu à 21H00 après le repas. Venez tenter l’expérience, il vous suffit de cliquer sur ce lien : virtuel.lehublot.net/